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Le philosophe anglois, Volume 5 - 6

ebook

La joie ne cherchant qu'à se répandre, il auroit été
difficile à tant de coeurs satisfaits de contenir leurs transports ; et quand ils y auroient pû réussir, rien ne les obligeoit à se faire cette violence. L'opinion que j'avois fait prendre à M De L et à ma belle-soeur, du caractère de Milord Clarendon, leur fit prévenir volontairement les questions ausquelles ils devoient s'attendre sur la situation de nos affaires, et sur les motifs de leur voyage. Cet illustre ami reçut leur confidence avec ardeur, et leur fit connoître qu'elle venoit moins de sa curiosité que de son amitié et de son zèle. Il ne leur refusa point ses conseils. Quoiqu'étranger, leur dit-il, les dégoûts que j'ai reçus de la cour d'Angleterre, et la conduite que j'ai tenue constamment depuis mon séjour en France, me mettent à couvert ici de toutes sortes de soupçons. Je puis vous servir sans appréhender qu'on m'observe et qu'on se défie de mes motifs. Si je me forme une juste idée de votre situation, il ne peut vous rester que deux inquiétudes : l'une, qui regarde la santé de M Cleveland et sa réconciliation avec son épouse ; l'autre, sur votre passage en Angleterre, auquel vos ennemis pourroient mettre encore des obstacles. Le premier de ces deux soins, continua-t-il, en s'adressant à ma soeur, ne sçauroit vous causer désormais autant d'embarras que de plaisir, et je prévois que ce qui va rétablir le repos de M Cleveland, achevera promptement de guérir ses blessures. C'est votre ouvrage, ajoûta-t-il, et j'apprendrai de vous-même de quelle maniere vous me croyez capable d'y contribuer ; mais voici ce que j'ai à vous proposer contre vos autres craintes. Le duc de Monmouth est à Rouen. La mort funeste de madame l'a forcé de s'éloigner de Paris, par des raisons qu'il est inutile d'approfondir. Il m'honore de son amitié, et je sais de lui-même, que ne pouvant plus supporter la France, dans le désespoir où il est d'un malheur auquel il se reproche d'avoir contribué, il n'attend, pour retourner en Angleterre, que l'arrivée d'un courrier qu'il a dépêché à Londres. Vous pouvez passer la mer avec lui. Je vous ménagerai cette faveur. Il vous fera comprendre dans l'état de sa maison ; et son caractère vous met à l'abri de toutes les recherches qui pourroient vous chagriner.


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Publisher: eBooksLib

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  • ISBN: 9781412193641
  • Release date: August 28, 2009

EPUB ebook

  • ISBN: 9781412193641
  • File size: 376 KB
  • Release date: August 28, 2009

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OverDrive Read
EPUB ebook

Languages

French

La joie ne cherchant qu'à se répandre, il auroit été
difficile à tant de coeurs satisfaits de contenir leurs transports ; et quand ils y auroient pû réussir, rien ne les obligeoit à se faire cette violence. L'opinion que j'avois fait prendre à M De L et à ma belle-soeur, du caractère de Milord Clarendon, leur fit prévenir volontairement les questions ausquelles ils devoient s'attendre sur la situation de nos affaires, et sur les motifs de leur voyage. Cet illustre ami reçut leur confidence avec ardeur, et leur fit connoître qu'elle venoit moins de sa curiosité que de son amitié et de son zèle. Il ne leur refusa point ses conseils. Quoiqu'étranger, leur dit-il, les dégoûts que j'ai reçus de la cour d'Angleterre, et la conduite que j'ai tenue constamment depuis mon séjour en France, me mettent à couvert ici de toutes sortes de soupçons. Je puis vous servir sans appréhender qu'on m'observe et qu'on se défie de mes motifs. Si je me forme une juste idée de votre situation, il ne peut vous rester que deux inquiétudes : l'une, qui regarde la santé de M Cleveland et sa réconciliation avec son épouse ; l'autre, sur votre passage en Angleterre, auquel vos ennemis pourroient mettre encore des obstacles. Le premier de ces deux soins, continua-t-il, en s'adressant à ma soeur, ne sçauroit vous causer désormais autant d'embarras que de plaisir, et je prévois que ce qui va rétablir le repos de M Cleveland, achevera promptement de guérir ses blessures. C'est votre ouvrage, ajoûta-t-il, et j'apprendrai de vous-même de quelle maniere vous me croyez capable d'y contribuer ; mais voici ce que j'ai à vous proposer contre vos autres craintes. Le duc de Monmouth est à Rouen. La mort funeste de madame l'a forcé de s'éloigner de Paris, par des raisons qu'il est inutile d'approfondir. Il m'honore de son amitié, et je sais de lui-même, que ne pouvant plus supporter la France, dans le désespoir où il est d'un malheur auquel il se reproche d'avoir contribué, il n'attend, pour retourner en Angleterre, que l'arrivée d'un courrier qu'il a dépêché à Londres. Vous pouvez passer la mer avec lui. Je vous ménagerai cette faveur. Il vous fera comprendre dans l'état de sa maison ; et son caractère vous met à l'abri de toutes les recherches qui pourroient vous chagriner.


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